Blogue Crakmedia
En ce 8 mars de la Journée internationale des droits des femmes, c’est le moment idéal de souligner les avancées remarquables des dernières décennies, mais aussi des défis encore à surmonter. Nous n’avons pas à nous déplacer bien loin pour constater que ce que nous considérons comme des droits acquis et immuables sont loin d’être garantis.
Une histoire plutôt récente…
La première journée nationale des femmes a été célébrée aux États-Unis le 28 février 1909 à l’initiative du Parti socialiste d’Amérique, parti politique fédéral des États-Unis actif de 1901 à 1972. Plusieurs autres pays ont également instauré une journée pour souligner l’importance des droits des femmes qui, à cette époque, avaient le droit de vote seulement en Nouvelle-Zélande (depuis 1893), en Australie (1901) et en Finlande (1907). Cette journée n’était cependant pas soulignée à la même date partout et n’avait pas nécessairement de statut national.
Ces journées étaient portées par des associations politiques ou sociales qui cherchaient, entre autres, à donner le droit de vote aux femmes, mais qui voulaient à terme accéder à l’égalité totale entre les hommes et les femmes.
Ce n’est qu’en 1977 que l’Assemblée générale des Nations Unies a officiellement adopté le 8 mars comme Journée internationale des femmes. C’est l’appellation officielle qui avait été choisie à l’époque, mais l’agence ONU Femmes ainsi que certains états comme la France ou le Québec préfèrent l’appellation Journée internationale des droits des femmes.
Alors que le mouvement s’est amorcé au début du 20e siècle, les gains sont en fait relativement récents au Québec:
- 1940 : Les femmes obtiennent le droit de vote aux élections québécoises. Elles avaient ce droit depuis 1918 au fédéral.
- 1941 : Les femmes peuvent maintenant être admises au Barreau et exercer la profession d’avocate. Ce n’est que 15 ans plus tard, en 1956, qu’elles pourront également devenir notaires.
- 1964 : Les femmes mariées obtiennent finalement un statut juridique comparable aux hommes et peuvent maintenant accéder à la propriété, ouvrir un compte bancaire et signer des contrats en leur nom.
- 1971 : Les femmes ont dorénavant le droit de faire partie d’un jury lors d’un procès grâce à une série de coups d’éclat du Front de libération des femmes du Québec
- 1997 : La loi sur l’équité salariale entre en vigueur et oblige les employeurs à offrir un salaire égal aux hommes et aux femmes pour un même travail.
Pourquoi le 8 mars?
La journée des femmes a été soulignée une première fois le 8 mars 1914 en Allemagne alors que des femmes socialistes berlinoises se rassemblent, réclamant entre autres le droit de vote. La date avait cependant été choisie au hasard et n’avait aucune signification particulière.
La journée du 8 mars correspondrait plutôt à la grève générale des ouvrières russes qui prirent la rue à Petrograd (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) en 1917, mécontentes des conditions de vie exécrables entretenues par la Première Guerre Mondiale et l’inaction relative du régime tsariste de Nicolas II. Alors qu’un rude hiver et une famine sévissent, les femmes manifestent pour réclamer de la nourriture pour elles et leurs familles. Les manifestations prennent une ampleur considérable alors que le mouvement s’élargit pour devenir un soulèvement populaire anti-guerre et anti-impérialiste. Le régime tsariste tombera finalement une semaine plus tard, le 15 mars 1917.
Le numérique au féminin
Les femmes représentent environ 47 % de la main-d’œuvre canadienne, mais elles n’occupent que 25 % des postes en sciences et technologie (et que 20 % en TI). Le même constat peut être fait dans les établissements d’éducation post-secondaires où elles constituent une proportion à peu près identique, à 27 % de la population étudiante inscrite à des programmes de sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM), qui sont encore et toujours principalement masculins.
Selon les données de l’Institut de la statistique du Québec, la proportion de femmes québécoises étudiant dans le domaine des mathématiques, informatique et sciences de l’information avait légèrement reculé, passant de 31,1 % à 26,9 % entre 2011 et 2020. L’Institut fait d’ailleurs état que c’est l’un des rares domaines à l’exception de l’architecture et du génie, qui compte aussi peu de femmes. La proportion de femmes inscrites aux études post-secondaire est d’environ 50 % et la majorité des autres domaines d’étude comptent au moins 50 % de femmes.
Une enquête affirme qu’une femme sur trois admet l’existence de préjugés basés sur le genre au travail. Les femmes issues de minorités visibles semblent particulièrement visées par ces préjugés avec près de 7 répondantes sur 10 affirmant en avoir été personnellement victimes. En technologie, c’est 73 % des personnes (tous genres confondus) qui croient que la discrimination de genre est un problème dans leur industrie!
La parité au travail : un atout
Les entreprises technologiques mettent beaucoup en œuvre afin d’encourager les candidatures féminines, mais elles sont toutes confrontées à la réalité que les institutions d’éducation postsecondaires forment finalement peu de femmes dans les programmes STIM. Les équipes de ressources humaines pourraient avoir les meilleures intentions, avec les meilleures pratiques de recrutement, si aucune femme ne postule, on ne peut pas les engager.
“Nos recruteures mettent beaucoup d’efforts pour aller chercher des candidatures féminines afin de rétablir l’équilibre, mais ça reste très difficile pour les TI et la R&D” admet Geneviève Émond, directrice Culture et expérience employé chez Crakmedia. “Il n’y a tout simplement pas assez de finissantes. Idéalement, toutes nos équipes seraient paritaires car, par expérience, ces équipes sont souvent les plus créatives et engagées. Bien qu’il ne faille généraliser et tomber dans les stéréotypes, les femmes et les hommes ont souvent des styles différents et complémentaires qui apportent un bel équilibre dans les équipes.”
Une grande partie de la solution à la pénurie de femmes en technologie résiderait dans l’éducation et ce, dès le plus jeune âge. Il faudrait mettre de côté les stéréotypes de genre des métiers et laisser les enfants libres de choisir ce qui les intéresse, ce qui les rend heureux, sans les guider vers des rôles traditionnels.
La vision féminine en marketing numérique
Les femmes ont souvent une vision différente, nécessaire et pertinente à apporter au domaine. Nous avons tous et toutes des exemples de publicités ou de produits qui auraient vraiment eu à gagner d’avoir une perspective féminine – ou du moins plus diverse – avant d’être lancés afin d’éviter des bourdes mettant en péril parfois des mois de travail à cause d’une campagne maladroite. La pluralité des points de vue en marketing est toujours gagnante afin de s’assurer que notre message atteigne sa cible et soit compris de la manière voulue.
Une étude menée par SoftwareGuild et portant sur plus de 100 équipes à travers 21 compagnies a démontré que les équipes formées d’hommes et de femmes à parts égales sont plus enclines à expérimenter, sont plus créatives et leur productivité est plus élevée qu’une équipe qui ne le serait pas.
Concilier le travail et la famille
Pendant longtemps après l’entrée des femmes sur le marché du travail dans les emplois traditionnellement masculins, il y avait peu de considération portée à leur réelle inclusion. Dès qu’une femme voulait intégrer des fonctions hiérarchiquement plus élevées, elle devait souvent devenir one of the boys et parfois, mettre de côté ses aspirations familiales.
“Même il y a une quinzaine d’années, ça aurait été inimaginable pour moi de siéger sur un comité de direction et de quitter pour aller m’occuper d’une urgence familiale. Et mon conjoint se serait fait dire que c’était à moi d’aller chercher notre fille à l’école, pas à lui. C’était plus difficile avant de concilier un rôle de direction et de parent, il n’y avait pas beaucoup de compréhension.” partage Geneviève Émond. “C’est plus facile aujourd’hui et ce l’est particulièrement chez Crakmedia. Je crois que l’arrivée des millénariaux et de la Gen Z dans des rôles de gestion a contribué à faire changer les choses de ce côté.”
Malgré une tendance vers un meilleur équilibre de responsabilités entre les pères et les mères, dans la majorité des couples hétérosexuels, c’est souvent encore la femme qui, inévitablement, porte la charge mentale la plus lourde par rapport à l’organisation de la vie familiale. Afin de favoriser leur bien-être au travail, il est important pour les employeurs d’offrir une bonne flexibilité et des congés personnels afin de faciliter la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale des parents.
Entre autres, les congés de maternité rémunérés sont essentiels afin de favoriser le maintien des mères sur le marché du travail. Ceux-ci sont (heureusement) obligatoires au Québec et dans la majorité des pays du monde, à l’exception notable des États-Unis, du Suriname, du Liberia, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de quelques états insulaires d’Océanie.
Crakmedia a d’ailleurs récemment décidé d’aller plus loin en offrant un régime complémentaire au congé de maternité pour offrir jusqu’à 100 % de leur salaire aux nouvelles mamans. Avec une moyenne d’âge sous les 35 ans, les employées de Crakmedia peuvent compter sur le soutien de l’entreprise.
Une place à faire
Les femmes ont une place à prendre dans le domaine des sciences et technologies, mais encore faut-il leur laisser la prendre… et leur montrer qu’elle existe cette place. Il y a en effet une quasi-absence de modèles et de mentors féminins dans l’industrie. Les personnes ayant la plus grande visibilité dans le domaine des technologies sont en grande majorité des hommes. Pour que les femmes s’imaginent évoluer en sciences et technologiques, nous devons leur montrer d’autres femmes qui y excellent.
La situation des femmes est définitivement meilleure aujourd’hui qu’il y a 50 ans, mais il reste tout de même du chemin à parcourir. Bien que des lois soient en place pour assurer l’équité, en pratique, elle n’est pas tout à fait atteinte. Les femmes gagnent toujours en moyenne 12 % de moins que les hommes, en grande partie dû au fait que les métiers traditionnellement féminins sont moins bien rémunérés, qu’elles sont plus nombreuses à occuper des postes au salaire minimum et qu’elles sont 25 % à travailler à temps partiel (contre 10 % pour les hommes).
“Il est encore très pertinent de souligner la journée internationale des droits des femmes, ne serait-ce que pour se rappeler du chemin parcouru et que rien n’est jamais réellement acquis.” conclut Geneviève Émond. “Quand ça fera des siècles qu’on a atteint l’égalité, on pourra peut-être arrêter de le souligner; mais tant que le travail ne sera pas achevé — et il ne l’est pas même si nous sommes sur la bonne voie — il faut continuer.”
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